LE SPECTACLE VU PAR UNE  JOURNALISTE 

Celui qui chante c’est un show musical autour de Michel Berger. On vous en avait parlé, il y a quelque temps, pour vous annoncer les premières représentations. On est allé le voir pour mieux vous en parler. On savait que Jean-Charles Torres avait revisité les musiques pour coller à l’air du temps. Ça donne envie de râler, quand on entend que Michel Berger a été réécrit. "On ne touche pas à Michel Berger", c’est parfait comme c‘est, c’est un peu comme sacré. Mais le spectacle dure, les représentations se suivent avec succès, alors notre curiosité a été piquée et nous sommes allés voir. Et après tout, c’est bien de continuer à faire vivre Michel Berger. On a rangé les aprioris et nous y sommes allés. Dès l’ouverture du rideau, on est plongé dans son univers de ce qu’il était. Jusqu’à entendre sa voix. Six chanteurs, quatres filles et deux garçons accompagnés de quatre musiciens (un guitariste, bassiste, batteur, clavier) et Jean-Charles Torres au piano. Tout au long du spectacle. Les tubes s’enchaînent, ses premières années, puis les suivantes, les chansons qui font pleurer, celles qui touchent parce qu’elles parlent si bien de nous. Tout est très bien interprété, tout sonne juste. Et sur les voix et les réarrangements qui, finalement, vont très bien avec l’ambiance et le spectacle, viennent s’ajouter les chorégraphies,portées par les musiques et soulignant les paroles. Elles ajoutent toujours un petit quelque chose aux textes, sans les alourdir ni les effacer. Et trouver cet équilibre n’est pas des plus faciles. On passe par toutes les périodes de sa vie, de déclarations en déclarations, celles qu’il a chantées,celles qu’il a écrites pour les autres, les comédies musicales et les musiques sans comédie. On révise son répertoire. Pendant 1h45, la salle était suspendue aux lèvres des chanteurs et aux pieds des danseurs. Notre voisin hésitait à chantonner les mélodies alors que deux rangs plus bas on ne se gênait pas. Le public était très varié : Michel Berger, c’était pour tout le monde, et ça marche toujours autant. Des jeunes et des moins jeunes, du « casual » au chic, toute la salle s’est levée quand le rideau s’est baissé pour saluer comme il se doit les artistes qui nous ont fait voyager. Nous sommes sortis un peu abasourdis, avec les paroles qui raisonnent dans le creux du corps et les pas des danseurs dans la tête. La danse m’a toujours laissé un goût de liberté, et bien sûr j’avais ma danseuse préférée, mais tout sonne juste. A tel point que certains l’ont vu plusieurs fois, ce spectacle. Et que si on me demandait d’y retourner, j’y reviendrai. Alors si vous aussi vous aimez Michel Berger, si vous le connaissez par cœur, si vous ne leconnaissez pas assez, même si vous aviez envie de râler quand on vous a dit que la musique avait été retravaillée, allez-y !

Par Anaïs Clavel. /11 mai 2016, journal Diagonale